mardi 1 septembre 2009

France Poker Tour V : Running man

Sésame, ouvre toi ! Après une matinée bien remplie avec la Team Winamax, je traverse la rue de Rivoli en compagnie de Patrick Bruel and Co. A quelques minutes du coup d'envoi, nous entrons dans le Carrousel du Louvre. La foule est dense. Le bureau des inscriptions est littéralement pris d'assaut par les joueurs sur liste d'attente. Certains sont là depuis 5 heures du matin ! Je me fraye un passage pour obtenir mon bracelet rouge et suis officiellement In juste avant le début du tournoi.

Je repère ma table et poursuit mon marathon. L'atmosphère est purement incroyable. Clairement, le France Poker Tour a franchi un palier. Des spectateurs sont là pour assister au plus grand tournoi live d'Europe jamais organisé, les joueuses sont venues en force, quelques allumés sont déguisés avec des lunettes de ski ou des lunettes noires King-size. Le poker amateur est en fête. J'assiste à un truc marrant, Benjo signe un autographe ! Difficile de poser des mots, les tables sont nombreuses et fébriles quand le directeur du tournoi énonce les règles et le déroulement du tournoi. Je décide de faire une vidéo-travelling de la salle et des tables, je cherche encore comment la poster sur ce blog...

Shuffle up and deal
Je m'assois enfin à ma table. Une tête familière mais impossible dire où nous nous sommes déjà croisés. Avec Jeunot 1 et un autre accolyte du même âge, nous sommes les plus jeunes de la table. Le freeroll débute à peine que le premier tour d'enchère offre déjà son lot de scènes fantasmagoriques. On sent clairement que certains qualifiés internet n'ont jamais, au grand jamais, joué avec des cartes.

Un italien installé en France depuis deux ans (ça je l'apprendrais en le recroisant bien plus tard) se manque royalement et décoince la table. L'ambiance est bonne, il y a deux Orléanais et je les fais parler en leur disant que j'ai habité à La Source quelques années. Comme Jeanne d'Arc ils débarquent du 45 et sont plutôt sympathiques. La Moon Family me raconte l'histoire du club de l'OPC qui a délégué presque 70 joueurs sur l'événement !

La cave de départ

A la place 5, je compte mon tapis initial (1500) et découvre une paire de 7. Personne n'a misé avant moi, je relance à 75. J'ai dans l'idée d'aller à tapis au moindre mouvement. A la place 9 et au Bouton, Jeunot 1 est l'unique suiveur pour cette première main de la partie. Le flop arrive avec deux cartes au dessus de mon jeu. Je checke, il mise 110 avec l'air de vouloir arracher. On va pas se prendre la tête, je re-raise à 325 et il lâche en joueur sérieux qu'il paraît être. C'est alors que la première salve d'applaudissement déchire l'air. Chaque éliminé est fétiché par sa table, cela permet à l'organisation de compter les sortants. Là, c'est toute l'assistance qui se déchaine pour le premier d'une longue liste.

Je me lève comme une balle et j'ai de la chance : le joueur concerné est à moins de 20 mètres. Victime lockée, je dégaine mon appareil photo. Pas le coeur de lui demander de poser pour un meilleur cliché car il part en rigolant jaune. Sa paire de KingKong n'a rien pu faire contre les As de son bourreau.

Le premier éliminé du France Poker Tour V

Jeu sous surveillance
Je repars vers ma table en courant et reste tranquille durant la deuxième main de notre table. juste le temps de me retourner vers le rail et de croiser un regard. Tell de fou, le mec a les bras croisé sur la poitrine et le regard perçant... du policier. Ma main à couper que c'est un agent des RG resté en arrière de la troupe. Ils sont venus faire un petit tour à 5 du mat' pour vérifier qu'aucun accessoire utilisé pendant le tournoi n'était griffé du nom du sponsor. Ils sont encore présents.

Journalistes et photographes tournent eux aussi dans la salle. Un représentant de France Inter fait le timide et je lui sort un discours positif sur le poker histoire de faire avancer le schimilibilik. Il me demande de toucher mes jetons pour un bruit d'ambiance et laisse son micro au dessus de la table. Ça n'arrange pas les affaires de notre ami italien qui fait encore une fausse annonce. C'est à mon tour de distribuer. Pas de missdeal et Jeunot1 fait 75. Nous sommes toujours au premier niveau (5-10) et je découvre AK de coeur. Je min raise à 150 et il call. Il checke sur un flop avec deux trèfles (T-7-4) et je pose 200. Il lâche et nous en sommes déjà à deux coups joués l'un contre l'autre. Je montre ma main histoire de lui dire que j'avais du lourd.

Freestyle poker
Le jeu se poursuit et lorsque je découvre A8, je call Joueur4 pour 75. L'Italien fait alors "relance 100" et pose son jeton. La scène devient tragi-comique, il faut expliquer que non, sa relance n'est pas régulière... et alors qu'il est en train de jeter sa main qui franchit la ligne, les joueurs de la table s'unissent dans le même élan pour lui dire qu'il joue puisqu'il a payé. La table est vraiment funky, ça prend deux plombes et nous nous retrouvons à trois dans ce coup.

Le flop est énorme (K-Q-X) et tout le monde checke. Le turn amène un nouveau Roi et l'Italien raise de 100 en dernier de parole. Le premier relanceur se couche. Comme j'ai pris quelques jetons, je relance à 300. Il insta-call et je me dis qu'il a le brelan. La River n'apporte rien de notable et je checke en me préparant à jeter sur son value-bet. L'italien checke et montre son jeu. Bam, c'est le Big slick ! Tout en revoyant dans ma tête le déroulement surréaliste de ce coup, je repense en rigolant au full de Jennifer Tilly contre Patrick Antonius dans une émission bien connue ! [La vidéo d'un Crazy check au Poker after Dark]

Duel à la table
Un bruit strident envahit la salle, c'est la sonnerie pour indiquer le changement de niveau. Ovation digne de l'entrée des joueurs de la Winamax team. Les survivants s'applaudissent. Comme d'habitude, j'ai décidé de ne pas être patient . Jeunot1 veut me montrer qu'il est là et tente de voler ma BB. Il raise 100 et je colle avec Q2 de coeur. Normal quoi. Bingo sur le flop, je touche la Top paire. Tout le monde checke et je m'en mords les doigts sur la Turn puisque le valet qui tombe offre un tirage couleur et un tirage suite. Mon adversaire peut avoir n'importe quoi et quand il checke encore, je mise 100 pour info.

Il colle et le coup est neutralisé sur la river. Jeunot1 mucke quand je montre ma Dame très mal accompagnée. Je sens qu'il ne m'embêtera plus. Un constat, la table est très frileuse et personne ne s'envoie en l'air. Je décide donc de jouer encore plus large. 58 de pique, va pour voir le flop ! Je suis verni, il m'amène un tirage ventrale. Je me retrouve en duel à la turn et quand il mise, je reraise une nouvelle fois. A la river, il met 100 et je le sens faible. J'envoie 300 avec Air, il se couche puis jette la 3e paire face-up. J'annonce que "ça gagne" en m'emparant du pot sans montrer mes cartes. Bref, je me construit une bonne image de déglingo qui faut pas embêter sans un jeu solide.

Tu l'as dans le QQ !
La main suivante commence mal puisque le dealer retourne un 9 qui m'était destiné. Je reçois donc la dernière carte du paquet pour retourner une superbe paire : les Dames. La table me respecte et quand je fais 140, tout le monde lâche même Jeunot1 qui est de BB. Gasp, il ne défend pas et semble blasé après avoir perdu trois coups contre moi. Emporté dans mon élan j'ai relancé trop fort... Avec le recul je me dis que c'est là qu'il fallait prendre le risque d'être callé par une poubelle qui touche pour doubler.

Le tournoi continue et les éliminations se succèdent à un rythme d'un joueur par minute ! Je participe à l'hécatombe en éliminant le premier joueur de notre table. Sur un flop hauteur 9, mon voisin de droite fait tapis pour 350. J'ai la top paire avec un kicker pas mal et je colle. Je suis devant car il a un petit 9. Mon valet me fera couleur backdoor à carreau sur la river. Je suis à 2000 et des bananes, tout se passe bien. Ça ne va pas durer.


A la place 2, Dominique semble avoir un peu de bouteille. Il ne parle pas trop et n'a pas joué trop de mains. Je découvre QT à trèfle et je vais agresser tout du long. Il paye au flop et lorsque le 7 de trèfle tombe à la turn, je me retrouve avec des tirages de tous les côtés. Je sais que je vais aller au bout quoi qu'il arrive. Lorsque je touche ma couleur à la rivière et qu'il checke, je value-bet. Il part à tapis instantanément. Je le couvre et tout en me disant que ça sent pas bon, je paye. Il me crushe avec les nuts. Mon image a joué contre moi et il ne m'a donc pas vu sur le Roi au flop, ni sur la suite au Turn alors que j'ai encore misé fort... Je retombe à 1200 tandis qu'il s'excuse presque d'avoir suckouté sa couleur.


Un peu sonné, je me lève pour aller voir où sont les gens croisés au brunch Winamax. JS a du quitté le tournoi pour allez bosser, il est sit-out. Damien joue serrure et son accompagnant à disparu. Mon homonyme était à deux tables et m'avait interpellé au début du tournoi. Il est parti sans rien dire, sûrement dégouté de sortir en moins de 20 minutes. Là, Oleg, un vieux pote de collège me hèle de loin. Comme chaque année, je le retrouve sur l'épreuve parisienne du FPT. Nice mais rapide discussion, je reviens vite à ma table alors que le troisième niveau touche à sa fin. Je passe en mode double-up or die tryin'. [Oleg choisira cette option en fin de Day1 en poussant avec 7000 jetons. Il tombera à 5 minutes du Day2.]

Busto
La place 4 est occupée par une femme depuis quelques minutes. Je l'observe en pleine hésitation et elle relance à 75 en UTG+1. Avec mon A9 suited, je relance à 200 et elle call. Le flop arrive et elle tape nerveusement avec son annulaire sur la table. Je lui demande si c'est un check et sa réponse laisse présager d'une paire en main. Elle réfléchit encore et décide de faire 500, un peu plus du pot. J'ai 1100 jetons devant moi et un tirage couleur max.

Let's gamble
, je pousse tout. Elle paye rapidement et montre une paire de Valets. J'ai l'impression que beaucoup de membres du Club Poker se sont faits éliminer sur des tirages qui sont rentrés rivière, mais je ne vais pas toucher. Ni à la turn, ni jamais. Je suis out un peu avant la deuxième heure de jeu. Tribute to the killer.


Les cartes n'ont pas tourné en ma faveur, je me lève, salue tout le monde et rejoins la table de Damien. Il vivote. Il apprécie sa journée et me permet de photographier toutes ses mains de départ. Je suis bien installé, la place à sa gauche est libre. J'espère tomber sur un jeu énorme mais il enchaîne les poubelles. Il s'est bien assagi depuis ses débuts à la pause déjeuner du défunt magazine Sport. Il ne tente pas de moove de crapule... mais sautera quand même à la fin du niveau 4. Je le raccompagne jusqu'à la sortie et il y a de plus en plus de monde. Incroyable, c'est les World Series Of Paris !

Big Up pour l'organisation
Comme à Vegas, les femmes derrière le rail sont là. Il n'y a pas que des copines de joueurs ! Ce jeu les attire de plus plus et c'est une bonne chose. Le nombre de spectateurs est donc plutôt impressionnant. Plusieurs anonymes me confieront leur joie d'avoir pu jouer un tournoi gratuitement dans des conditions quasi-pro (le croupier en moins). Alors qu'un side event en Stud (wtf!) démarre, je m'approche du banc presse et alpague un membre de l'organisation pour le féliciter. Désabusé, il me confie que quelques joueurs se plaignent avec virulence. Comme dirait mon charmant interlocuteur, "le gratuit amène le gratuit". Et vas-y que je te réclame un cadeau, et vas-y que c'est un scandale d'être exilé en fond de salle, et vas-y que j'en ai marre d'être déplacé de table toutes les 10 minutes... Quand l'outrecuidance de certains consommateurs ramène aux cochons et à la confiture. Perdus dans la masse, ils ne gâcheront pas la fête. Je repars avec un bouton dealer aux couleurs de l'événement lâché de bon coeur par l'interlocuteur masqué...

Les rencontres s'enchaînent et je croise plusieurs membres du Club Poker (Warion, Starbob, XmoussX, Nivek, Gloub, Tilou, Bastos...). Des dizaines d'anonymes venus jouer avec Bruel, Lacay ou Kitaï... aux parents venus encourager leur progéniture, en passant par les quatre strasbourgeois - qui ne sont plus que deux après un contrôle policier à l'entrée du carrousel - la France du Poker est à Paris pour une journée au Musée. Une dernière gorgée de plaisir pour les pros avant la véritable compétition et le Main Event du Partouche Poker Tour.

To be continued...

Mon reportage dans les coulisses VIP

Mes photos du carré VIP Winamax

Le reportage de TF1 sur le FPT

Le reportage de France3 sur le FPT

Le FPT sur Pokernews

L'utilisation des photos sans autorisation de l'auteur ou la citation de l'adresse du blog peut vous amener une damnation éternelle et un PV des Chinois du FBI.

2 commentaires:

Gloub94 a dit…

Nice Article ! Content de t'avoir rencontré ! A bientot

Triskou a dit…

Beau résumé pour un beau moment de poker!!!
A + sur une autre étape peut être!
Kenavo