vendredi 30 octobre 2009

How I met Antoine Saout

Mercredi, la newsletter de Xewod tombe. Il invite les lecteurs de son blog à venir rencontrer Antoine Saout avant son départ pour table finale du Main Event des WSOP 2009. Quelques minutes plus tard, un ami me téléphone pour me prévenir qu'il s'y rend pour un journal et m'a mis sur la liste comme invité. 24 heures plus tard je me retrouve donc au Réservoir, sympathique bar- cabaret-club du 11e arrondissement de Paris.

Embrouille à l'entrée, je ne suis pas dans le fichier. Après quelques secondes de lutte, miracle, je suis bien inscrit... mais ni par Xewod, ni par mon pote. Je suis sur la liste de la presse, accrédité au nom de mon ancien journal. Bref je rentre, retrouve l'équipe d'Everest Poker qui me délivre un package comprenant une casquette et l'une des 3000 écharpes de supporter-addict créées spécialement pour l'événement. Everest organise un gros convoi à Las Vegas et notre frenchy aura donc ses fans de l'autre côté du rail. Antoine Saout me confiera qu'il "ne ressent aucune peur particulière pour le moment" à l'idée de jouer cette table Finale avant d'ajouter en rigolant que "tous ces supporters vont peut être (lui) mettre la pression".

Rémy Biechel : "tu vas gagner"
Pour le moment, j'observe et aperçois plusieurs têtes d'affiche du monde du poker tricolore. Nouvelle recrue de PokerStars, Julien Brécard vient faire un tour tout comme Mylène et Karine de Poker Mission Caraïbes. François Montmirel ou Alexis Laipsker sont aussi de la fête. L'occasion enfin d'échanger un peu avec le nouveau joueur de Party Poker, Rémy Biechel. Ce dernier a fait la connaissance d'Antoine l'été dernier à Las Vegas et ils semblent être devenus amis. Rémy, 350e du Main Event 2009, a vécu l'ascension d'Antoine et y croit dur comme fer.

"Je ne lui ai donné aucun conseil pendant le tournoi ou après. On a un peu discuté mais c'est sa performance, son tournoi. Je crois que tout le monde n'arrête pas de dire que quand tu arrives en Table Finale du Main Event il faut prendre un coach. Je ne suis pas de cet avis. Cette table finale c'est le truc d'Antoine, il est arrivé jusque là, il peut faire mieux". Presque deux heures et quelques drinks plus tard, je surprends les deux compères esquissant une danse sur la piste et, malgré la musique, l'encouragement de Rémy est clair : "Tu vas gagner, tu vas gagner". Mindset win, good luck Antoine !



J'ai donc pu rencontrer notre représentant tricolore à quelques heures de l'embarquement pour la Cité du Vice. Tout semble aller pour le mieux. La confiance est là et le Breton ne veut donc pas se contenter des 1 263 602 dollars déjà en poche. Question tactique de jeu et renommée internationale Antoine "ne crain(t) personne en particulier. Phil Ivey ou pas Phil Ivey, je vais tenter de sélectionner les bons spots. Je n'ai pas de plan de départ... j'espère juste que les cartes seront pour moi".

Nous sommes ensuite revenus sur les tournois qu'il a disputés depuis son été faste aux USA. S'il regrette encore cette "mauvaise lecture" lors du coup fatal face à Tureniec en Finale du Partouche Poker Tour, il "ne retire que le positif" de ses bonnes performances à Londres (WSOPE) ou Marrakech (WPT). Sans chercher à brouiller les pistes, Antoine avoue avoir un peu profilé ses adversaires de la table finale. "Je vais encore un peu travailler à Las Vegas durant les quelques jours à venir", termine-t-il en ce qui concerne cette dernière étape du Main Event.

Disponible pour tout le monde pendant la soirée et pas vraiment du genre à se mettre en avant, Antoine n'a "pas changé de vie. On me dévisage rarement dans la rue même si en allant acheter une nouvelle valise pour Vegas, la vendeuse m'a reconnue". S'il a pris l'habitude de répondre aux médias, "j'ai l'impression de les avoir tous fait" assure-t-il sans en rajouter, il n'a pas encore besoin de garde du corps. Une chose qui j'espère ne changera jamais. Surtout si le bracelet le plus convoité du monde du poker est au bout.

mercredi 14 octobre 2009

Life is poker, l'interview de Lionel Rosso

Journaliste pour Europe1 et Canal Plus pendant des années, Lionel Rosso travaille désormais pour la Française des Jeux ou Direct8. Présentateur du World Poker Tour, il a voulu en savoir plus sur le jeu et découvrir la richesse de cet univers. Résultat, un regard sur le rapport entre vie quotidienne et poker mais surtout un bouquin à passer aux sceptiques et aux pourfendeurs d'un jeu qui a bien changé depuis les parties de gangsters se finissant arme au poing. Interview.

Pourquoi écrire un livre sur le poker ?
Lionel Rosso : "L'idée m'est venue pendant les tournages du World Poker Tour sur Canal en discutant avec Patrick Bruel. J'avais déjà publié deux livres sur le foot chez Calmann-Lévy (Politique Football Club et Coach Vahid) et le directeur de collection est devenu un bon copain. Quand j'ai proposé l'idée d'un livre sur le poker, on a échangé et il a dit banco...

Quel était le concept de départ ?
L'objectif c'est d'établir des passerelles entre le poker et la vie. C'est à dire que ce qu'il se passe à une table est une métaphore de la vie. On peut se servir des règles, des réflexes, des attitudes ou de sa capacité à décrypter les autres joueurs dans la vie quotidienne. C'est un bon moyen de se connaître, de s'améliorer dans son rapport à l'autre.

J'avais aussi envie de me pencher sur le phénomène, envie de savoir pourquoi tellement de gens sont attirés par ce jeu, pourquoi c'est à la mode et c'est devenu un phénomène de société. Il y a donc deux parties dans le livre, une partie plus psychologique avec des témoignages et un volet plus sociétal qui permet de dresser ce qu'est le poker en France aujourd'hui.

Faire un livre où vous racontiez vos anecdotes sur ce monde très riche ne vous intéressait pas ?
Mon livre n'est surtout pas un livre pour progresser ou faire du poker son métier. J'aurais pu raconter aussi des anecdotes mais j'ai souhaité faire un livre qui ne s'adresse pas aux spécialistes car je n'ai pas de légitimité pour conseiller. Je voulais que les gens qui démarrent juste et surtout que ceux qui n'ont jamais joué y trouvent leur compte. Le but c'est de toucher un large public. Pour un guide du comment savoir jouer, il y a déjà plein de références...

Vous avez rencontré plusieurs personnalités pour faire ce livre, qui vous a le plus marqué?
Même si Patrick (Bruel) ne figure pas sous forme de témoignage, c'est quand même lui qui m'a inspiré, qui a déclenché en moi ce lien entre le poker et la vie car, nous sommes d'accord, s'inspirer du poker pour réussir dans la vie, c'est possible.

Le témoignage de Raymond Domenech m'a marqué lui aussi car il se livre vraiment sous un autre jour qu'en conférence de presse à Clairefontaine. Il est en contradiction avec l'image que l'on montre dans les médias et je crois que ce n'est pas un bluffeur. Pour lui c'est bien simple, quand on voit un as au flop et que l'on a une paire de Rois, on jette ses cartes. Dans la vie de tous les jours ou au foot, il ne prend pas non plus de risques insensés. C'est à dire que lorsqu'il appelle Yohan Gourcuff et que celui ci ne joue pas à Milan, ce n'est pas un bluff. Quand il convoque Sydney Govou alors que celui n'a pas joué depuis un mois pour jouer contre l'Italie, c'est qu'il croit en lui (doublé de Govou contre l'Italie pour une victoire trois mois après la finale de la Coupe du Monde 2006, ndlr). Le rapport que Domenech entretient avec le poker et le rapprochement avec son comportement dans la vie, c'est ce qui m'a vraiment marqué dans ce livre.

Quelle place prend le poker dans votre vie personnelle ?
Ce que j'écris dans mon livre m'habite vraiment en permanence au quotidien, dans la conduite de mon projet de vie. Sinon, je suis un joueur médiocre et plutôt de Cash-game. Je suis prudent et quand je bluffe, je bluffe avec un petit quelque chose. Après je joue fréquemment mais irrégulièrement. Un peu plus quand c'est plus calme niveau boulot. Je ne refuse pas une petite partie et je joue parfois sur l'ordinateur. Cet été je suis allé à Las Vegas et je me suis bien fait plaisir, parfois je vais aussi en cercle. J'ai fais la réouverture du Cercle Haussmann il y a quelques semaines.

La passion pour le poker peut amener une addiction très forte et provoque parfois une peur énorme chez les gens qui ne jouent pas...
Le joueur de poker pro a choisi cette vie là et s'il ne fera peut être pas ça toute sa vie, il en tire un certain plaisir et aussi une revenu. Le joueur régulier, il est responsable et généralement se fixe des limites auxquelles il se tient. L'addiction, c'est une maladie, c'est une drogue, on parle de dépendance ou d'une pathologie. Cette minorité existe et il faut le dire car elle se met en danger ainsi que son entourage. C'est pour cela qu'il faut un poker responsable. Mais l'addiction est un sujet sur lequel je resterais prudent.

Et le bad-beat ?
Il faut vivre avec, dans la vie aussi on prend des mauvais coups. Parfois on croit passer haut la main un examen et on se plante, cela ne nous empêche pas de repartir et d'aller de l'avant.

Vous vous fixez donc des limites de jeu...
Je joue des petites parties où je ne fais pas n'importe quoi. Je ne cherche pas à vivre du poker et je pense que je n'y parviendrais pas. Je me considère comme un observateur éclairé plutôt que comme un spécialiste de ce jeu. Mon livre est un travail journalistique du aux circonstances de la vie et à mon immersion dans ce monde là. Je l'ai découvert au fur et à mesure et j'ai eu envie de comprendre. Aujourd'hui je suis très très loin de jouer 30% de mes revenus sur cette activité passionnante !

Avez-vous eu un petit pincement au coeur avec la reprise de la diffusion du WPT sur Canal Plus ? Avez-vous regardez ?
J'ai quitté Canal de mon plein gré pour une meilleure vie et pleins de projets mais c'est vrai que le plus dur à abandonner ça a été cette émission là. Je n'ai pas de pincement au coeur car je ne regrette rien, plutôt un peu de nostalgie. J'ai pris beaucoup de plaisir et je garde beaucoup d'affection pour l'émission. J'ai aussi beaucoup appris sur le phénomène poker mais aussi sur la vie grâce à cette belle rencontre avec Patrick (Bruel). C'est un acteur, il m'a aussi fait bien progresser dans le coté animation, rapport à la caméra...

Sinon, j'ai bien évidemment regardé l'émission qui est toujours magnifique. Je remercie d'ailleurs Patrick (Bruel) qui eu la gentillesse de parler de Life is Poker. C'est la démonstration que nous sommes restés copains et que la vie offre de belles rencontres".


lundi 5 octobre 2009

Mylène Cogan : "Poker Mission Caraïbes ? Un niveau pas terrible"

Mylène fait un peu de langue de bois et ne veut pas lâcher le morceau sur le vainqueur du jeu poker de NRJ12...
Retrouvez ici la première partie de l'entretien
et la version pour le JDD.fr

Poker Mission Caraïbes passe actuellement sur NRJ12, que peux-tu dire?

Mylène Cogan : "On a des clauses par rapport à la diffusion donc je ne peux pas dire grand chose (rire).

Comment s'est déroulé ton arrivée dans l'émission?
J'ai été casté comme toutes les nanas... J'ai envoyé un mail lors du dernier jour d'inscription et on m'a rappelé très rapidement. J'avais un profil intéressant et donc on est passé à la deuxième étape. Comme c'est un truc de téléréalité on te pose beaucoup de questions sur ton caractère, tes émotions, tes capacités à vivre en groupe avec 15 inconnus. Il y a aussi un côté basé que sur le poker où on te demande à quelle limite tu joues, depuis combien de temps, tes expériences à la table... Après, ce que je sais c'est que les filles ont été testées aussi au niveau du jeu, elles ont disputées un HU contre un gars de la production. C'est un test que j'ai évité car avec mon profil de joueuse active depuis longtemps, ils ont du être rassurés.

Sans dévoiler la fin, est-ce une bonne expérience?
Oui c'est clair même si franchement on ne peut pas dire qu'il y ait vraiment du niveau [poker sur les premières émissions]... Enfin t'as vu le niveau de la première diffusion... c'est pas terrible. [Impossible de contredire Mylène au vu des deux premières parties éliminatoires même si, depuis, Diane Maarek a perfé au Ladies de Londres tandis que Yohan Azoulay s'est imposé dans le 1000 de Wagram pour un gain de 32750euros]

Cette émission c'est un tremplin pour devenir pro ?
Ça permet de développer un peu sa notoriété en tant que joueur, c'est vrai que j'ai fais quelques interviews pour des magazines spécialisés...Maintenant j'ai pas mal de projets avec PokerStars mais je n'en dirais pas plus pour le moment. Mais le but effectivement c'était de passer pro et de signer chez quelqu'un.

Quels sont tes objectifs ? Jouer les WSOP? Devenir une joueuse reconnue du circuit international ?
Je ne suis jamais allée à Las Vegas, évidement j'ai envie de faire une fois cette série de tournoi... Pour le moment je ne prétends pas être au niveau d'un Main Event mais qui sait, d'ici un an en ayant plus roulé ma bosse sur les tournois de la planète... Mais avant d'aller aux States, un petit détour par un EPT me semble pas mal.

As-tu un programme établi ?
C'est un peu flou, un peu bohème... Je vais faire beaucoup de cercle et puis quelques tournois dont le Ladies lors d'un prochain EPT (celui de Londres).

Que penses-tu des tournois réservés aux filles?
Pour moi ce genre de tournois n'est pas plus facile... C'est surtout un moyen de pouvoir ressortir du lot des joueuses et montrer que déjà chez les filles tu es parmi les meilleures. Et puis si je le fais, c'est aussi parce que je suis sponsorisé pour celui là (rire) Mais bon, je préfère les tournois normaux, mixtes.

Ne pas payer le buy-in, ça change quelque chose?
Non car tu ne peux pas te permettre de dire que comme tu n'as pas investi d'argent de ta propre bankroll au départ, tu vas prendre plus de risques où t'envoyer en l'air. Ça ne rentre pas du tout en ligne de compte... Moi je pense performance, point final.

Merci pour les quelques minutes et ta disponibilité, j'espère que l'on fera l'interview de la gagnante de Poker Mission Caraïbes dans quelques semaines...
(Rires) A bientôt".


Poker Mission Caraïbes est diffusé le lundi soir en deuxième partie de soirée sur NRJ12.

dimanche 4 octobre 2009

NRJ12 Mission Caraïbes : L'interview de Mylène

Mylène Cogan va avoir 24 ans. Mylène qui ? Celle qui participe actuellement à l'émission diffusée sur NRJ12, Poker Mission Caraïbes. Comme elle sait jouer, Mylène ne mise pas tout sur son physique et le trash. Humble et discrète dans la villa, on ne peut pas dire qu'elle apparaisse beaucoup à l'écran lors des orgies nocturne dévoilées lors du premier épisode. Venue pour autre chose à Saint-Martin, Mylène se dévoile ici. Histoire de ne surtout pas être assimilée aux bimbos du programme...

Peux-tu nous raconter ton histoire de joueuse de poker ?
Mylène Cogan : "Ça va faire 5 ans que je joue. J'ai découvert ce jeu à travers un ami qui était croupier à l'Aviation Club de France. Il m'a appris les mains de départ et puis j'ai vite pris goût au poker. Il m'a appris les combinaisons et m'a surtout dit qu'il y a avait autre choses que les cartes. Dans ce jeu, tout ne se résume pas à avoir le meilleur main possible... Forcément il y a ensuite eu les parties entre amis et le buzz internet est arrivé. Ça a explosé et je me suis mise à jouer online en argent fictif. Là j'ai vu qu'il n'y avait aucune progression possible donc pour apprendre un peu plus j'ai fait un premier dépôt. A côté de ça, je me rendais de plus en plus à l'ACF.

Combien de temps as-tu mis pour te rendre en cercle et franchir ce pas ?
Au moins une bonne année de jeu. Franchir ce pas c'est une question de niveau. En plus je savais pertinemment que c'est un monde très masculin donc tu ne peux pas débarquer comme ça... Ma première fois m'a confirmé que c'était un monde parfois très macho. Mais au delà de ça, tu as toujours peur d'être nulle et de te faire traiter de fish. C'est plus facile de jouer derrière son écran.

Etre une fille à la table, est-ce un avantage ?
Non, non pas du tout... Il y a encore deux trois ans, il y a avait encore très peu de filles donc c'est vrai que l'on pouvait en jouer un peu, séduire... mais maintenant les gars ont compris que l'on peut être pire que tout dans les bluffs ou au contraire très solide au niveau du jeu en main. Les filles progressent quoi...

Qu'est ce qui te plais dans ce jeu?
Je ne joue pas pour l'argent. Avant tout, le poker c'est une passion. Je trouve génial de se confronter tout les jours à des joueurs différents. Tu vois des styles complètement opposés et ça devient une superbe bataille psychologique. Ce côté battle à la table c'est ce qui m'intéresse. Savoir lire l'autre, repérer un bluff, c'est vraiment passionnant.

Tu ne joues qu'au poker?
Oui, je ne suis pas passée par le Backgammon où un autre jeu de cartes. Je suis entrée directement dans le poker même si j'étais une grosse joueuse de casino. J'adorais son ambiance, la roulette, les machines à sou... c'est un univers qui m'a toujours attiré. Dès que j'ai eu 18 ans et que je pouvais entrer, je suis allé voir ce qui s'y passais.

Quelles sont tes variantes préférées ?
Je joue bien sûr évidemment au Omaha, au Stud, au double hold'em ou poker chinois. Mes jeux ce sont le Hold'em et le Omaha. Le Omaha est un jeu aux évolutions multiples, jouer avec les tirages c'est très plaisant. Et puis chaque carte peut provoquer un tel rush d'adrénaline... C'est un jeu où tu réfléchis beaucoup et où le calcul des probabilités est très importants pour ne pas se ruiner...

Quelle joueuse es-tu aujourd'hui?
Aujourd'hui, le live a pris le pas, largement. Je me mets de plus en plus au tournoi mais bon le Cash Game c'est la base, c'est plus rentable J'ai commencé à la 2-2 et puis je suis passé à la 2-4 mais j'étais déjà là quand l'Aviation offrait des tournois à 30 euros, c'était une autre époque...

Quel est ton meilleur souvenir de poker?
Ça reste le premier tournoi que j'ai fais à l'ACF. Je débutais et j'ai eu le bonheur de finir à la deuxième place... Je crois que j'avais pris 380 euros, un truc comme ça. Mais bon, impossible de comparer avec la sensation d'avoir été loin. A l'époque c'était énorme, surtout pour une mise de 30 euros...

L'argent du poker peut faire perdre la tête, comment gères-tu le côté addiction ?
J'ai vraiment touché du doigt ce truc qui peut tomber sur tout les passionnés. J'ai passé des heures sur le net sans dormir, j'ai passé 24heures sur une table... Ça m'a poussé à réfléchir sur moi. Je trouvais ça malsain pour ma santé et pour le reste donc j'ai fais un break à ce moment là. Aujourd'hui, je crois que j'ai les capacités pour prendre du recul et je me fixe des limites. Je ne joue plus qu'un certain nombres d'heures par jour, juste histoire de gagner un peu d'argent. Je jouer toujours avec autant de plaisir mais je veux garder la tête sur les épaules.

Quel est ton parcours hors poker?
Il est assez particulier. J'ai arrêté les études avant le Bac et je suis devenue vendeuse, tranquillement. J'ai continué cette activité avant de me lancer à fond dans le poker. J'ai alors vécu du Cash Game pendant 18 mois. Derrière ça, je me suis remises à la vente car je m'y retrouvais plus. La vie du poker manquait de stabilité et j'en avais vraiment besoin. Et puis j'ai de nouveau quitté le monde du commerce pour revenir au poker. Cette fois avec beaucoup plus de maturité et avec comme objectif de faire plus de tournois.

Tu viens de participer au tournoi Deepstack du Club Poker organisé à l'Aviation Club de France. Tu étais en tête avant d'exploser, que s'est-il passé ?
J'ai pris le commandement lors de la première journée mais ensuite [le deuxième jour] ça a été horreur sur horreur... Après il faut gérer la défaite en tournoi [Mylène est sortie 29e, à deux places de la bulle]. Là, je vais pas dire que je suis contente de perdre car c'est loin d'être le cas. Ça fait jamais plaisir mais faut essayer d'en tirer quelque chose.

Celle là en particulier est assez dure car je souhaitais au minimum être dans l'argent. Rentrer ITM [In the Money, dans l'argent] c'était un premier objectif et ne pas l'atteindre ça me (silence). Bon je m'arrête pas dessus et je suis déjà passée à autre chose. Je vais faire la croupière pour Direct8 et je m'envole à Londres avec PokerStars...

La deuxième partie de l'interview arrive lundi...